On entend souvent que pour être quelqu’un de bien il faut pratiquer le pardon : mais est-ce bien sain ? Voyons cela ensemble !

Au sein des trois religions abrahamiques les idées de faute/péché, et de pardon sont primordiales : on entend ainsi souvent qu’il serait indispensable de pardonner à nos bourreaux puisque Dieu pardonne à ses enfants. Les chrétiens prennent le Christ pour modèle, et cherchent à l’imiter ainsi, pour gagner leur place au paradis.

Si je respecte tout croyant tant qu’il ne m’impose pas sa foi, et n’est pas fanatique, je pense qu’hors du cadre religieux, la démarche du pardon systématique est parfois malsaine. Je m’explique : au sein d’un couple ou d’une famille il est indispensable de pardonner pour que perdure l’harmonie. Il faut savoir, quand on vit au sein d’un groupe, mettre chacun notre orgueil de côté.

Il faut donc prendre en compte plusieurs réalité :

  • A qui s’adresse ce pardon ? Comme je l’ai dit, le pardon s’adresse d’abord aux nôtres. De même qu’on souffre plus d’une faute commise par un proche que par un inconnu, il est normal qu’on doive surtout pardonner une personne qui nous a fait du mal quand celle-ci est un ami, notre moitié, notre enfant etc. Il n’y aucune raison de penser en matière de faute et de pardon envers une personne avec qui on n’a aucune sorte de rapport humain.
  • La personne demande-t-elle pardon ? Eprouve-t-elle de la culpabilité et surtout, ses excuses sont-elles suivies de vrais efforts pour changer ? On ne peut décemment pas pardonner à quelqu’un qui n’éprouve aucune sorte de contrition. C’est pour cela qu’avant tout il faut exprimer de façon simple et respectueuse ce qu’on reproche, après avoir bien analysé la situation de façon détachée si possible.
  • Quelle est la nature de la faute ? Si l’on doit pardonner les petites fautes, surtout au sein d’un couple ou d’une famille, certains actes n’appellent pas de pardon. Un violeur, un pédophile ne méritent aucun pardon, et rien ne justifie leurs actes. Pardonner ce genre d’acte c’est se souiller soi-même. Il faut avoir de la fierté, et avoir l’humain en haute estime : ceux qui tombent dans la monstruosité ne méritent plus le respect qu’ils ont refusé à leurs victimes.
le pardon : photo d'une branche séchée avec un papier où est noté "sorry"

Il faut distinguer le fait de pardonner et le processus de travail sur soi qui consiste à apaiser son esprit : il n’est pas nécessaire de pardonner un bourreau pour apaiser sa haine et son ressentiment, et se sentir mieux. Ce qu’il faut c’est surtout accepter ce qui nous est arrivé, changer ses croyances face au monde, et lâcher prise en se construisant malgré ce qui nous est arrivé : on doit sublimer nos démons, pour avancer dans l’existence. En considérant qu’on doit pardonner pour aller mieux, on met dans l’autre (déjà responsable de notre mal-être) la responsabilité d’aller bien. Or, ce faisant, on lui concède un pouvoir sur nous. Si l’on veut aller mieux, il faut tuer cette personne dans notre cœur. Un violeur est un monstre, et il n’est pas question de lui pardonner : doit-on pardonner un animal sauvage qui s’attaque à nous ? Non, mais on se défend de lui. Ce n’est qu’un animal, tandis qu’un prédateur n’est qu’un monstre. Il faut petit à petit apprendre à poser ses valises émotionnelles, sans les nier, et continuer à avancer sans elles, pour que leur souvenir ne revienne plus nous hanter.

Le pardon doit aussi s’appliquer à soi-même : quand on a commis quelque chose de mal envers quelqu’un, il faut en prendre conscience, puis demander sincèrement pardon (pas seulement par les mots, mais faire suivre ses actes, dans un profond repentir ni misérabiliste ni feint), et enfin accepter la possibilité du refus (le pardon n’est pas un dû). Quand on s’en veut pour une chose qu’on s’est fait subir à soi-même il convient de procéder de la même manière, et avoir de la tolérance et de la mansuétude envers soi-même. Nous sommes humains, et nous sommes capables de changer après avoir chuté. Il n’y a, encore une fois, que le monstre qui mérite de vivre jusqu’à sa mort avec sa culpabilité (si tant est qu’il soit capable d’en éprouver).

Voilà la voie juste selon moi : Pardonner sans se renier. En effet dans ce cadre, le pardon est plein de vertus.


Alors le pardon : attitude religieuse malsaine, ou nécessité absolue ? Parlons-en en commentaire !

Si vous voulez apprendre à ne plus être rongé par le ressentiment tout en ne tombant pas dans une attitude mièvre et malsaine contactez-moi dès maintenant : je serais heureux de vous aider !

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