Le hashtag Couple goals est très à la mode de nos jours : au-delà des stéréotypes et fantasmes, voyons ensemble ce qu’est un couple sain !

Il convient d’abord de préciser ici qu’il n’y a pas de couple parfait : le couple goals est pour moi l’image d’un couple sain et durable, mais surtout unique. Il ne s’agit pas d’imiter un modèle soi-disant ultime, mais de trouver la moitié qui nous convient et de vivre à ses côtés une vie épanouissante.

Par couple nous n’entendons donc pas ici un amour adolescent ou basé sur le sexe et qui n’est pas fait pour durer dans le temps : nous parlons de la mise en place d’une dimension groupale, d’une vie collective qui ne doit théoriquement cesser qu’à la mort.

Attirance et complémentarité

Un couple sain est d’abord basé sur une attirance indéniable. L’idée très hypocrite et moderne selon laquelle seul le « feeling » primerait est à proscrire. En effet un couple se bâtit d’abord sur une attirance globale, selon trois axes :

  1. Le physique : beaucoup de gens essayent de faire croire que le physique ne compte pas. Il serait ainsi superficiel de ne serait-ce que s’intéresser au corps de quelqu’un. Pourtant un couple sain doit se baser sur une attirance physique : la majeure partie des études sur le sujet sont unanimes quant au fait que nous sommes attirés préférentiellement par les personnes qui nous ressemblent. En effet nous sommes programmés par la nature pour chercher à propager nos gênes, et nous sommes donc attirés par des individus ayant des caractéristiques physiques proches des nôtres. Nous ne possédons pas un corps, nous sommes notre corps, donc on ne peut pas aimer quelqu’un sans aimer son physique. Il s’agit donc des caractères physiques et génétiques d’une personne, pas de son maquillage, de son style vestimentaire, ni des choses qu’elle peut changer : on doit aimer cette personne nue ou si elle prend un peu de poids, qu’elle change de style vestimentaire ou de maquillage.
  2. La personnalité et le comportement : parallèlement il faut que la personne nous plaise dans son rapport social. Est-ce que son comportement est sain, positif ? Se sent-on à l’aise pour communiquer avec elle ? Une personne auprès de laquelle on se sent mal, rabaissé, insignifiant, n’est pas pour nous. On doit ressentir de la sécurité, de l’harmonie. En un sens un couple sain possède aussi une dimension de profonde amitié : si vous ne pouvez pas, avec le temps, tout dire à votre conjoint, alors il y a un problème.
  3. L’esprit : il doit enfin y avoir, au sein d’un couple goals, un rapport d’esprit à esprit symbiotique. En effet, nos univers intérieurs doivent avoir des points de chevauchement : a-t-on des références culturelles et symboliques communes ? Des points de rapprochements peuvent-ils être faits entre nos histoires personnelles ? Enfin, et c’est primordial dans une relation saine, partage-t-on des valeurs et une éthique en commun ? Un couple sain se doit d’être l’union de personnes qui ont les mêmes projets de vie. Deux personnes aux avis politiques radicalement opposés n’auront aucun avenir à long terme ensemble, sauf si l’un des deux se convertit à l’idéologie de l’autre.

Un couple basé sur une seule de ces trois dimensions est malsain : une relation basée sur le physique cessera dès lors que l’autre prendra du poids ou aura un accident. Une relation basée sur la personnalité se finira dès que l’autre prendra en maturité par exemple. Enfin une relation basée sur l’esprit seul sera malsaine car elle nous nous comblera pas au niveau physique ou social.
Il convient d’atteindre un équilibre sain entre ces trois dimensions pour que nous puissions rester auprès de notre être aimé quoi qu’il advienne : que son physique change, qu’il murisse ou tombe en dépression, rien ne saura changer l’amour que l’on aura pour lui. Il faut donc viser la complémentarité : ne pas choisir quelqu’un de parfaitement semblable à nous car cela reviendrait à nous voir en lui et lui dénier son individualité, ce qui est profondément narcissique ; et ne pas choisir non plus quelqu’un qui n’a rien en commun avec nous par amour de l’« exotisme » en reniant qui l’on est. Il ne faut tomber ni dans l’individualisme ni dans le personnalisme, y compris en amour.

Pour résumer, il me semble essentiel de garder son idéal comme une étoile guide tout d’abord : on doit avoir en tête une idée de ce qu’on aime, et de ce qu’on refuse absolument et s’y tenir, sans tomber dans l’idée qu’on doive trouver une incarnation d’une image très précise. On cherche avant tout à écarter les mauvais prétendants et à attirer les bons : on est jamais trop exigeant dans ce cadre. Il faut savoir être radical, car une fois qu’on tombe sous le charme de quelqu’un, il est plus difficile de s’enfuir si on constate des défauts horribles.
Il faut rester ouvert à la surprise sans renier ses principes : ce n’est pas après avoir fait des enfants qu’on divorce. Si l’autre est violent, manipulateur, ou malsain, cela se repère quand on est attentif, avant de s’engager trop. On reste souvent accrochés à des personnes qui ne sont pas faites pour nous par amour de l’amour plus que par amour de cette personne : on a peur de la solitude et on préfère être mal accompagnés que seuls. C’est une erreur gravissime : avoir passé un an avec une personne avant de se rendre compte qu’elle est perverse et malsaine n’est pas grave ! Ce n’est pas du temps perdu, au contraire : cela nous permet d’apprendre à être plus attentifs et à ne plus tomber dans les filets des prédateurs.
Enfin il faut avoir la bonne attitude : il ne faut jamais sombrer dans les techniques de manipulation des pick up artists. Par contre on doit apprendre à bien communiquer, faire preuve d’humour et de sincérité, chercher à s’améliorer sans cesse pour l’autre et non pas seulement pendant le stade de la séduction. Il faut toujours s’intéresser à ses passions et ses histoires du quotidien, et faire des efforts pour, mutuellement, bâtir ensemble quelque chose.

Couple goals : une vie à deux saine

couple goals : photo d'un jeune homme blond embrassant sur le nez une jeune femme rousse

Une vie de couple saine repose sur plusieurs axes :

  1. Une vie épanouissante, basée sur l’équité : un couple est avant tout un groupe humain. Il doit donc être basé sur un ensemble de règles tacites : le respect, l’équité, et des places spécifiques pour chacun. Dès le début de la vie de couple on doit s’atteler à définir ensemble un cadre. S’il est question d’élever des enfants, qui va rester au foyer ? Est-ce compatible avec un emploi, et si oui lequel ? Dans un cadre traditionnel, on verra ainsi la femme s’occuper du foyer et des enfants, et l’homme subvenir aux besoins de chacun, et faire les tâches difficiles physiquement. Mais on peut aussi imaginer d’autres postulats, tant que ceux-ci ne sont pas imposés mais discutés et acceptés par tous. De plus il est bien ici question d’équité et non d’égalité dans les couple goals : une femme au foyer n’est pas une esclave, et un homme travailleur n’est pas un compte en banque. On ne tient pas les comptes des tâches ménagères car il n’est pas question de compétition, mais d’une harmonie au sein d’un système où chaque membre a sa place et son rôle. La vie quotidienne doit être épanouissante : la routine n’est absolument pas un mal, si elle est ponctuée d’attentions et de surprises, et que chacun concourt à créer une ambiance saine et symbiotique. Il n’est pas question de se fondre dans l’autre, mais de comprendre que le couple est quelque chose de plus que l’union de deux personnes : le tout n’est pas seulement la somme de ses parties. Par la vie sexuelle, émotionnelle, quotidienne et familiale, nous devons apprendre petit à petit à grandir en humanité.
  2. Une communication saine : les bases sont le respect mutuel, la confiance et la remise en question. Il est normal et sain de se disputer, de s’opposer, et de s’affronter parfois. Ce qui ne l’est pas c’est de ne jamais être en désaccord, ou au contraire d’être en opposition permanente. Il faut donc savoir mettre son orgueil de côté lors d’une dispute : le bien-être du couple est supérieur à nos insécurités personnelles. Que nous ayons raison ou tort, il faut savoir cesser une dispute avant qu’elle aille trop loin, et apprendre à adapter nos réactions et notre forme de communication à l’autre. Il faut aussi pouvoir dire tout ce qu’on a sur le cœur à la personne qu’on aime ; sans cela on tombe dans les travers des films à l’eau de rose. Il n’y a rien de romantique de devoir courir à l’aéroport car la personne qu’on aime, à cause d’un quiproquo, veut partir loin de nous. Une communication saine est basée sur le fait de dire clairement ce qu’on veut sans attendre que l’autre devine ce que l’on pense.
  3. Un travail sur soi mutuel : il convient de savoir, comme je le disais, se remettre en question. Cela ne veut pas dire qu’il faille se donner le mauvais rôle tout le temps ! Il faut simplement que nous puissions, mutuellement, mettre de l’eau dans notre vin. Notre objectif doit être de devenir, sans cesse, le meilleur conjoint pour notre moitié : puisque ce mouvement est mutuel, et que chacun a son attention tournée vers l’autre, personne ne tombe dans l’égoïsme ou l’adulation maladive. Un couple goal est avant tout une question de développement parallèle : chacun apprends par et pour l’autre, et participe à développer le couple et le foyer. L’autre n’est pas notre parent, il n’est pas là pour nous réparer (quoi qu’il puisse nous soutenir dans notre travail sur nous) ou nous soigner, il n’a pas à incarner nos moindres fantasmes et désirs : si l’on pense ainsi, autant prendre un masturbateur. Le couple c’est le travail impossible et pourtant indispensable de l’union de deux entités inconciliables.
  4. Des objectifs en commun : comme je le disais on ne peut se mettre en couple sans avoir en commun une éthique et des valeurs, ainsi que des projets de vie. Combien nombreux sont ceux qui divorcent après des années car ils ne recherchaient pas la même chose. Il nous faut avoir des goûts en commun, savoir que quoi qu’il advient, on aimera et soutiendra toujours l’autre même s’il lui arrive malheur. On doit pouvoir aimer la personne même malade, même dans le dénuement. Si on quitte quelqu’un qui perd son emploi c’est qu’on ne l’aime pas ; idem si on ne veut plus toucher sa femme parce qu’elle a pris du poids après une grossesse. Un couple goal doit cesser avec la mort : s’il y a des problèmes, contrairement aux réflexes acquis avec la société de consommation, on ne jette pas à la poubelle son couple mais on le répare. C’est un sacerdoce qui demande des sacrifices, et une grande maturité émotionnelle.

En conclusion nous pourrions dire que les couple goals reposent à la fois sur une grande attirance, une complémentarité et un travail profond basé sur des objectifs et valeurs communes.


Que pensez-vous de cette définition d’un couple sain ? En avez-vous une autre ? Parlons-en en commentaire !

Si votre couple est en crise et que vous ressentez le besoin de le réparer : tout n’est pas perdu, et je vous encourage à prendre rendez-vous avec moi pour une séance individuelle ou une séance de thérapie de couple. Je serais heureux de vous aider à retrouver l’harmonie conjugale.

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