La règle d’or est trouvée universellement chez tous les peuples de la terre. Voyons comment l’appliquer de nos jours !

« Ne fais pas à ton voisin ce que tu prendrais mal de lui »

Pittacos de Mytilène (640 – 568 av. J.-C.), Fragments 10,3

Trouvée dans la Bible, mais aussi dans l’Hindouisme et les paganismes antiques ou dans la pensée chinoise, la règle d’or est une des bases de la morale humaine. Elle a classiquement deux formes : une positive, qui consiste à agir envers les autres comme on aimerait qu’ils agissent envers nous, et une négative à l’inverse qui prône le fait de ne pas agir envers les autres d’une façon qu’on ne supporterait pas vis-à-vis de nous même.

Le philosophe allemand Hans Reiner considère que la règle d’or répond à deux principes :

  • L’Empathie : la règle d’or prend racine dans nos émotions et ressentis et dans le fait que l’autre a aussi une vie intérieure. Mes ressentis et ceux d’autrui sont respectables : il ne s’agit pas ainsi de projeter sur l’autre mes émotions. Il peut ne pas s’attrister des mêmes choses que moi, et vice versa. Être altruiste c’est prendre en compte les ressentis de l’autre, quand ceux-ci ne procèdent pas d’une volonté consciente de me faire du mal ou d’imposer ses idées. Ainsi si la tristesse réelle d’une personne face à une mauvaise blague est respectable, la désapprobation offensée d’un idéologue voulant limiter la liberté d’expression quand celle-ci s’oppose à ses propres idées ne l’est pas.
  • L’Equité : la règle d’or repose aussi sur le principe d’équité. Il ne s’agit pas d’égalitarisme mais de justesse : la différence réside dans le fait que tandis que l’égalitarisme entend limer les différences (souvent via un nivellement pas le bas), l’équité reconnait l’aspect unique de chacun et le prend en compte pour compenser l’inégalité naturelle. Il est naturel et sain que certaines personnes aient des dons que nous n’avons pas. Mais il serait injuste que sous ce prétexte nous n’ayons pas accès aux mêmes choses : on peut devenir génial par le travail sans avoir un don, et il serait inéquitable qu’on nous refuse par exemple une place en école d’art sous le prétexte de notre milieu d’origine.
La règle d'or : photo de deux enfants blonds qui s'embrassent

C’est donc une pensée de la réversibilité et de la réciprocité : c’est du donnant donnant. On ne nous demande pas plus qu’on attend d’autrui. Le concept même de respect est tout entier issu de cette idée : il ne s’agit néanmoins pas, comme je l’ai dit, d’un égalitarisme. Il est normal par exemple qu’on laisse notre place à une femme enceinte, tant que cette dernière a aussi envers nous du respect ; pareillement certaines personnes sont plus respectables que d’autres au vu de leurs actes. Il est sain d’avoir plus de respect pour un militaire qui a défendu notre pays qu’envers un pédophile.

En allant plus loin on pourrait dire qu’il nous faut accomplir notre volonté tant qu’elle n’entrave pas la liberté d’autrui. Ainsi, s’il est inique d’imposer sa volonté à autrui, ou d’agir de sorte à limiter sa liberté, il est injuste de se refuser l’accomplissement de ses aspirations si ces dernières nous sont bénéfiques et ne font pas de mal aux nôtres.

Mais la règle d’or doit aussi être appliquée à nous-même : nous devons refuser de nous traiter d’une façon qu’on appliquerait pas à autrui !


Connaissiez-vous cette règle et que pensez-vous d’elle ? Parlons-en en commentaire !

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