Très à la mode sur les réseaux sociaux, le shifting n’est pourtant pas sans risques : voyons ensemble cette pratique qui comptabilise des milliards de vues sur tiktok (#ShiftingRealities a plus de 2 milliards de vues, #Shifttok plus d’un milliard et #Shifting plus 7 milliards). 

photo d'un nuage rose sur fond bleu, typique du shifting

Le shifting (mot anglais signifiant basculer) consiste à quitter la CR (signifiant “current reality”) c’est à dire la réalité pour intégrer la DR (“desired reality”), la réalité fantasmée. Contrairement à la visualisation du monde intérieur ou à l’Imagination Active qui sont à la fois enseignées et accompagnées par un thérapeute, et dont le but est le soin par la confrontation aux contenus intérieurs, le shifting se veut une fuite de la réalité. Comme pour le cas de l’addiction aux écrans ou aux jeux-vidéos, l’idée de cet article n’est pas de qualifier cette pratique de mauvaise en soi, mais d’en dénoncer les travers : il y a une nuance entre prendre plaisir à jouer à des chefs d’œuvre du jeu-vidéo, et chercher une meilleure vie au sein d’une réalité virtuelle.

Cette technique, se basant notamment sur l’auto-hypnose, vise à atteindre un niveau altéré de conscience pour atteindre un univers mental idéalisé. Le problème n’est pas tant la technique que sa visée. En effet, la démarche du shifting est souvent une fuite ou un déni du réel : basée sur une lecture candide de l’hypothèse de la simulation, selon laquelle notre monde serait grossièrement une simulation informatique, de jeunes adolescents revendiquent le droit de construire une réalité « meilleure » tout aussi réelle que la nôtre.

Les adolescents et enfants ont une grande capacité d’imagination, mais ils sont aussi plus perméables aux influences néfastes puisque leur cerveau et leur identité sont en construction : au regard de la psychopathologie de l’enfant, il est nécessaire d’être prudent vis à vis de techniques de visualisation. En effet, l’adolescence est un moment de crise, de mutation physique et identitaire profonde. Or pousser les ados à croire que la réalité ne l’est pas et que leurs désirs et contenus inconscients sont la seule vraie réalité est dangereux : la psychose n’est rien d’autre que la perte de contact avec le réel.

Or, bien pratiquée, la visualisation est positive en ceci qu’elle permet une meilleure créativité, un plus grand apaisement émotionnel : mais pour ce faire il faut savoir la prendre pour ce qu’elle est. C’est à dire la confrontation à l’irréel, à l’imaginaire, et pas une fuite du monde ou un déni de l’univers tangible.


Aviez-vous entendu parler de ce trend tiktok ? Et l’avez-vous déjà pratiqué ? Parlons-en en commentaire !

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