Dans les films et séries on nous parle beaucoup d’amour. Pourtant l’amour véritable est très loin de coller à l’image hollywoodienne. Voyons cela ensemble !

Quand on regarde les productions culturelles de ces dernières décennies, force est de constater que l’amour y est présenté de façon discutable : il s’agit souvent de drames absurdes basés sur des problèmes de communication évitables, des romances adolescentes sans lendemains que l’on met sur un piédestal. On a l’impression que s’aimer consiste à avoir perpétuellement envie de renverser les assiettes et coucher sur la table de la salle à manger entre deux disputes ; on nous fait croire que les femmes sont des êtres absurdes qui ne savent pas ce qu’elles veulent et qui disent oui quand elles pensent non, tandis que les hommes sont des abrutis incapables de comprendre une femme… ou de trouver le clitoris.
Cette vision malsaine est une des raisons de la guerre des sexes contemporaine, et de l’explosion des divorces qu’on constate actuellement : on se met à correspondre à des archétypes sexuels caricaturaux, on refuse de s’engager, on reste émotionnellement adolescents, on n’a aucune réflexion quant au choix de notre moitié et on préfère détruire un couple et une famille plutôt que de tenter de réparer les choses.

Face à cela, il me semble bon de tenter de définir ce qu’est l’amour. Aimer c’est se décentrer de soi-même, pour devenir ce que l’on est : si l’on se cherche dans l’autre, l’amour n’est qu’une masturbation. Si l’on cherche à se fondre dans l’autre, alors l’amour est un suicide. Aimer, c’est créer en permanence un Nous, seul cadre qui me permet d’être véritablement un Je.
L’amour véritable passe généralement par 5 stades bien définis, qu’il convient de connaître. En effet, on confond souvent par exemple passion et amour, et il est important de se prémunir des déconvenues en apprenant ces stades. Il faut accepter et embrasser ce processus, sans jugement à l’emporte pièce et en considérant qu’une vie de couple saine réside dans le travail permanent sur soi.

amour véritable : photo de deux parents et deux enfants qui jouent dans une forêt enneigée

1 – L’attirance et la séduction

Un couple sain commence par une attirance sincère et réelle, physique, sociale et intellectuelle. Mais pour savoir ce qui nous attire, et qui est bon pour nous, il faut avoir travailler sur soi : c’est en sachant qui l’on est qu’on peut savoir ce que l’on veut. Trop souvent on pense être attiré par un type de personne qui en fait nous fait systématiquement du mal : si parce qu’une personne nous plait on se sent prêt à tout tolérer d’elle, à supporter tous les rabaissements et sévices, alors il faut absolument fuir. Cette personne ne nous renvoie pas au bon archétype : nous cherchons une moitié, par un maitre de qui l’on est l’esclave.
Il faut savoir distinguer la pulsion sexuelle, l’attirance malsaine et adolescente, de celle, moins vive mais plus harmonieuse, envers la personne qui est faite pour nous. Prenons l’exemple du physique : on entend souvent des personnes assimiler leur « type » physique avec un style vestimentaire. « Ce qui me plaît ce sont les filles tatouées à cheveux colorés ». Il s’agit là d’un attrait malsain : qu’on aime un style vestimentaire est une chose, mais une attirance physique est basée sur les caractéristiques morphologiques et génétiques d’une personne, caractéristiques qui doivent nous plaire que la personne soit nue, démaquillée ou qu’elle décide de changer de goûts en matière de style. Imaginez ne plus aimer quelqu’un parce que vous n’aimez plus le style gothique.
Il faut donc grandir en maturité, et savoir ce qu’on aime réellement chez une personne. Ce dont on a besoin dans une relation pour se sentir en sécurité. Il ne s’agit pas de définir un ensemble de critères comme on ferait une liste de courses, mais de réfléchir aux choses qu’on aime, et à celles qu’on ne supporte pas. De même, il faut cesser d’avoir une vision de consommateur quant à l’amour : trop souvent l’on a tendance à considérer l’autre comme un produit. Je veux que mon homme fasse au moins 1m85 avec un salaire de 8K par mois. Je veux que ma femme fasse un 90-60-90, avec un bonnet C et qu’elle soit vierge. C’est ainsi que beaucoup de personnes cherchent un conjoint comme on cherche une voiture, et donnent des notes à leurs conquêtes, se demandant laquelle est la mieux entre celle qui a de plus belles fesses mais moins de conversation, et celle qui est plus drôle mais qui est plus plate. Cette vision misanthropique et malsaine est véhiculée par beaucoup de sites de rencontres. Or on n’aime pas quelqu’un à cause de ses qualités ou malgré ses défauts, mais parce que c’est la bonne personne pour soi.

Parce que c’était lui ; parce que c’était moi

 Michel de Montaigne, Essais

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas avoir de critères, bien au contraire, mais ceux-ci doivent se concevoir, non dans une optique marchande où l’on vise à acquérir la parfaite poupée sexuelle, mais avec pour objectif de trouver la personne parfaite pour vivre. Car en effet se mettre en couple ce n’est pas décider de vivre avec quelqu’un, comme si l’on était deux personnes séparées en colocations, ou au contraire fusionner en un monstre bicéphale sans identité, mais bien commencer à devenir ce que l’on est : l’homme est un animal social, il n’est lui-même que dans son rapport à l’autre. Se mettre en couple, trouver l’amour, ce n’est pas rajouter à soi quelque chose, mais c’est récupérer, en un sens, ce qui nous manque intrinsèquement : l’autre n’est pas projection de moi, et je ne suis pas une part de lui, mais nous sommes deux parties séparées d’un tout qui n’est pas seulement la somme de nos deux individualités.

2 – La passion, prélude à l’amour véritable

Souvent confondue avec l’amour, il s’agit de degré énergétique maximal du sentiment amoureux : en effet l’amour passionnel est l’étape qui permet l’agglomération des individus. Il s’agit du moment de la relation où on cherche à tout connaître de l’autre, où le désir sexuel est très fort, et où on est dans une certaine fougue un peu puérile parfois. Ce moment est sain si l’on garde en tête que nous devons, pendant cette étape, découvrir si l’autre est fait pour nous ; or il nous est difficile de juger objectivement puisque nous avons tendance à tomber dans des fantasmes. On pense que l’autre est notre âme sœur, qu’il est tout pour nous, etc. Si ces idées sont belles, il ne faut pas perdre de vue que nous ne ressentons pas encore un amour réel et mature : il s’agit de l’adolescence de notre relation, en quelque sorte.
La plupart des gens essayent de rester dans ce sentiment, si bien que dès qu’ils refusent de voir leur relation arriver à maturation : dès qu’ils n’ont pas envie de coucher H24 avec leur moitié, ils interprètent cela comme la fin de leur amour. Je pense sincèrement que l’une des causes principales des divorces réside dans l’idée fausse que les gens se font de l’amour : ainsi quand leur conjoint perd son travail ou n’a plus le corps de ses vingt ans, ils en changent comme on changerait de voiture.

3 – La vie de couple

C’est aussi parce que les gens confondent passion et amour qu’ils ne supportent pas la routine et le quotidien : ils fantasment une relation romantique à la Roméo et Juliette, pleine de psychodrames et de déclarations endiablées, de séances de jambes en l’air sur des paquebots mythiques. Or comment vivre une vie heureuse en fantasmant sur des histoires d’amour qui finissent mal ?
La vie de couple est une question d’ajustement : nous ne sommes pas deux êtres totalement séparés, ou deux célibataires en colocation. Nous visons à former un tout, un ensemble harmonieux. Cela demande des projets, des valeurs et une éthique en commun, déjà. Ensuite, il faut savoir supporter que la passion se fonde peu à peu dans une forme plus douce, saine et habituelle qu’est l’Amour ; la passion n’a pas de fruit autre qu’elle-même. L’Amour véritable vise à s’incarner dans un projet de vie : un foyer, une famille.

Pour que la transition se fasse sainement, il est important de rester souder et surtout d’enterrer ses fantasmes délirants quant à l’amour et au couple parfait : de même qu’on ne croit plus à la magie quand on arrive à l’âge adulte, on doit cesser de croire aux histoires de princes charmants et de princesses en détresse quand on se met en couple. On n’est pas le héros, le thérapeute, le maître ou l’esclave, le sectateur ou la divinité, de notre conjoint. Par contre, on est son soutien indéfectible, sans conditions, dans les moments de joie et de peine, jusqu’à la mort.
On me rétorquera qu’on peut divorcer aussi parce que l’autre est violent, ou nous a trompé. C’est juste, et c’est pour cela qu’avant d’épouser quelqu’un qui n’est pas fait pour nous, il faut savoir être attentif. Il vaut mieux rester seul plus longtemps avant de se mettre en couple que de s’unir avec une personne qui n’est pas faite pour soi ; et de même il vaut mieux se séparer avant d’avoir des enfants. Divorcer alors qu’on a fondé un foyer est généralement un acte profondément égoïste : il est évident qu’il faille s’enfuir si l’autre est violent. Mais mieux vaut essayer de prévenir cela en amont en ne s’engageant pas trop vite.

4 – Le foyer

Le foyer est l’aboutissement de nos désirs, eux-mêmes le fruit de nos instincts de préservation de l’espèce : cela parait trivial pour l’homme prométhéen du XXième siècle qui cherche, comme Icare, à dépasser la Nature. Pourtant des désirs sexuels à l’amour, tout a été fait pour permettre que notre espèce perdure. Cela ne veut pas dire que le sexe ne sert qu’à la reproduction : même dans le monde animal le plaisir sexuel est aussi recherché pour lui-même. Mais cela veut tout de même dire qu’un couple en capacité d’enfanter qui décide de ne pas le faire (sans aucune raison génétique, de santé mentale ou physique etc) risque à un moment ou à un autre de s’exposer à des regrets importants, voire de projeter sur un autre objet l’amour qu’il aurait dû consacrer à sa descendance. Cette perte de repaires fait qu’on assiste globalement à une pensée très égoïste et immature quant à l’amour.
C’est ainsi qu’on voit des « parents » d’animaux de compagnie apparaître, ou des couples dont les rapports sont profondément incestuels : l’homme considérera comme malsain l’idée qu’un sein puisse servir à allaiter un enfant, puisqu’il ne le voit plus que comme un objet sexuel par exemple.

La vie de foyer nécessite que chacun ait une place définie, et librement consentie. Il ne doit pas y avoir de compétition, ni de jeu de domination malsain au sein d’un amour véritable. L’arrivée des enfants est une accession à un autre type d’amour encore différent : tandis que l’amour du couple est horizontal et basé sur l’équité, l’amour parental est vertical et basé sur l’éducation. Dans la vie de couple nous revivons ainsi des traumas et situations que nous avons vus étant enfants : la relation de couple de nos parents se rejoue en partie dans celle que nous avons avec notre conjoint, et notre façon d’éduquer nos enfants nous fait à la fois revivre notre enfance et repenser à la façon dont nous avons été éduqués. Par l’accession à la parentalité nous apprenons à ne plus vivre que pour nous, mais à mettre la priorité sur nos enfants ; dans notre société moderne, il est très difficile de supporter l’idée qu’on ne soit pas seuls maîtres et buts de nos vies, car on voit cela comme une aliénation. Or par la parentalité et le couple on intègre une filiation, une chaine infinie dont nous ne sommes qu’un maillon ; on apprend ainsi à dépasser notre être, à tendre à une transcendance, et donc nous savons que nous pourrions nous sacrifier pour ceux que l’on aime.
Il ne s’agit donc pas de reproduire ce que nos parents ont fait, ou de nous écarter totalement de leur modèle, ni même de coller à ce que nos proches font, mais de définir ensemble un cadre sain et positif pour nos enfants : chaque enfant est différent, tout comme chaque famille. La parentalité est un sacerdoce, et faire des enfants pour déléguer leur éducation à la télé, à des étrangers ou à l’école est paradoxal : il faut que vous appreniez à enseigner, il faut que vous deveniez un exemple tout en présentant à vos enfants les qualités que vous aimeriez développer chez eux. Vous n’êtes pas leurs super-héros infaillibles ou leurs dieux, mais leurs exemples, et donc cela vous force encore une fois à travailler sur vous.

5 – L’amour véritable : vieillir et mourir ensemble

Nous nions la mort dans notre société. C’est ainsi que nous oublions souvent que, quand nous nous mettons en couple, nous devons aussi penser à la destination où nous allons tous : la mort. Accepterais-je de mourir à ses côtés ? Ou même pire de mourir pour cette personne ? Me verrais-je vieillir auprès d’elle ?

Tout comme la passion doit laisser la place à l’amour véritable et durable, la vie doit s’éteindre un jour. Nous perdurerons par le souvenir que nous aurons laissé et par nos enfants. Accepter la mort est bien plus facile quand on a aimé, c’est à dire, quand on s’est décentré de soi-même.

amour véritable : deux personnes âgées, un homme et une femme, se câlinant, en buvant du thé en hiver

Aimer c’est mourir à soi-même, mais c’est aussi renaître pour l’autre. Loin des contes de fées, l’amour véritable est un sacerdoce, qui nous pousse à unir les opposés : c’est, à mon sens, la base de tout travail sur soi, et de tout progrès personnel.


Quelle est votre définition de l’Amour véritable ? Parlons-en en commentaire !

Si vous souhaitez apprendre à mieux vous connaître pour trouver la personne qui vous convient, ou si vous souhaitez dépasser vos problèmes de couple et retrouver l’harmonie, prenez rendez-vous et nous trouverons des solutions pour restaurer une vie de couple paisible et heureuse.

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