Les crises d’angoisse, aussi appelées attaques de panique, sont des épisodes de peur intense et soudaine, souvent déclenchées par des situations stressantes ou des pensées anxieuses. Voyons ensemble comment en guérir !

Dans cet article je mettrai volontairement de côté les troubles thyroïdiens. En effet, ceux-ci peuvent provoquer de l’anxiété, anxiété disparaissant avec le traitement de ce problème physique. Il est donc important quand on fait des crises d’angoisse de se rapprocher de son médecin pour éliminer les potentielles causes organiques.

Crises d’angoisse : les symptômes

Les crises d’angoisses comprennent des symptômes somatiques tels que la transpiration, la tachycardie, les tremblements, l’essoufflement, la sensation de suffocation, la douleur ou la gêne thoracique, les engourdissements, les vertiges, les bouffées de chaleur, les frissons, la nausée et les maux d’estomac, ainsi que des symptômes cognitifs tels que la peur de devenir fou, la sensation d’irréalité et la peur de mourir.

Quand on fait une crise d’angoisse, celle-ci dure généralement de quelques minutes à plusieurs heures, et peut nous laisser dans un état d’anxiété profond.

Il est important de comprendre que les crises d’angoisse sont un trouble fréquent et parfaitement traitable ; les crises d’angoisse peuvent survenir dans la vie de personnes de tout âge, milieu ou état mental. Elles ne sont en rien les marqueurs nécessaires d’une maladie mentale sous-jacente, ni la marque d’un manque de volonté ou d’une faiblesse de caractère : des militaires expérimentés peuvent les subir autant que vous.

Leurs déclencheurs et leur fonctionnement

Les origines des crises d’angoisse peuvent être multiples. Elles peuvent prendre leur origine dans un traumatisme d’enfance, ou dans un accident violent ; mais elles peuvent aussi apparaître sans qu’une raison claire ne puisse être déterminée. Elles peuvent aussi être purement biologiques et être liées à une fatigue ou une douleur intense. Prenons l’exemple d’une très grosse séance de tatouage : la douleur est continue et lancinante, et fatigue le corps comme l’esprit. Nous sommes submergées par des hormones comme l’endorphine, qui est là pour nous aider à tenir le choc : nous pouvons donc finir par vider nos réserves énergétiques à un tel degré que le corps réagit par une panique généralisée.

L’attaque panique est un phénomène lié à l’hypervigilance : notre organisme a intégré que nous étions en danger dans telle circonstance, ou quand nous avons telle sensation physique. Mettons que nous ayons mal au ventre parce que nous avons des problèmes de digestion, notre cerveau peut associer cette sensation à l’angoisse puisque celle-ci provoque ce genre de trouble. Ce faisant, il va induire une émotion de peur chez nous, et provoquer la crise d’angoisse. Cette dernière va survenir pour donner du sens à cette sensation physique ou cette situation qui rappelle à notre cerveau un danger. Les pensées de peur sont alors provoquées par une interprétation émotionnelle de notre cerveau : la peur de la folie, de la mort ou les idées dévalorisantes et morbides qu’on peut avoir lors de la crise sont vides de sens. Ce sont des constructions réflexes de notre cortex pour nous prémunir d’un danger fictif, notre esprit ne faisant que broder des problèmes autour de la crise d’angoisse.

La crise d’angoisse s’inscrit donc dans un processus de cercle vicieux : d’abord a lieu la première crise, liée ou non à un trauma. Cette crise en elle-même est tellement traumatisante qu’elle provoque chez nous la terreur : nous refusons qu’elle se reproduise, et paradoxalement cela fait un terrain fertile pour qu’elle revienne. Nous sommes donc en état d’hypervigilance, analysant la moindre sensation physique ou pensée « bizarre » comme le possible prélude de la crise d’angoisse. Nous faisons alors des mesures d’évitement pour nous prémunir de la crise d’angoisse, et nous focalisons une partie de notre attention sur elle, en donnant ainsi toutes les raisons à notre cerveau pour la faire recommencer : en effet si la crise arrive c’est que celui-ci veut nous protéger d’un danger. Or notre attitude de peur valide l’idée de la présence d’un danger. Donc la crise va revenir. Comme elle revient on a encore plus peur, et on la gère encore moins bien. Et ainsi le cercle recommence.

Comment se débarrasser des crises d’angoisses

Pour se débarrasser des crises d’angoisses, il existe selon moi 4 axes principaux de traitement, réalisables en parallèle ou non, en fonction des caractéristiques de chaque individu. Il est important de noter que le patient n’est jamais coupable de l’inefficacité d’une technique. Chacun est différent, et c’est pour cela que tout bon thérapeute devra adapter sa pratique à chaque personne :

  • La relaxation : par les techniques de respiration, de visualisation ou d’ancrage, on va créer une plus grande sérénité. La relaxation permet de retrouver une quiétude et des forces : on se rend compte qu’on est maître de son monde intérieur, et que nous avons la possibilité de nous réfugier dans notre jardin secret simplement en l’imaginant. Par le souffle et la méditation, on accède à une grande paix, et cet état permet, petit à petit, de rendre le terrain moins fertile pour les crises d’angoisses. Chez certaines personnes cela suffit à les faire disparaitre entièrement : en effet ces techniques de relaxation peuvent nous permettre de supporter parfaitement une crise quand elle arrive, de nous décentrer et de laisser couler les pensées négatives et la peur.
  • L’hypnose : quand on est perméable à l’hypnose, on peut très rapidement et facilement réussir à se départir des crises d’angoisses. En effet, en étant mis en état de transe hypnotique, nos barrières tombent, et alors on accède à la possibilité de s’influencer durablement. Les crises, après quelques séances, vont cesser car on aura intimé l’ordre à notre psyché de cesser ce mécanisme qui ne nous protège pas et va à l’encontre de notre volonté et de notre bien-être.
  • La thérapie analytique : les crises d’angoisses peuvent parfois provenir d’un trauma fantasmé ou réel. Si tel est le cas, revivre cette crise, c’est réactualiser ce trauma. En analysant ses rêves, son histoire personnelle, et ses comportements de tous les jours, on peut mettre le doigt sur la raison qui nous pousse à revivre sans arrêt cette même situation, et ainsi, nous guérir non seulement de la crise mais aussi de ce qui nous tourmente !
  • Les TCC : ces techniques, basées sur les sciences cognitives et le comportementalisme, ont fait leurs preuves. Leur efficacité est certaine, et se base sur une rééducation de nos fonctionnements. En effet dans le cas des crises d’angoisses, notre cerveau a intégré un processus cognitif particulier. Il nous faut donc le changer. Pour ce faire, il nous faut nous analyser : en notant nos journées par exemple, et en utilisant notre hypervigilance pour devenir de super-enquêteurs, nous nous observons. Souvent la crise d’angoisse est induite par un certain nombre de sensations physiques ou évènements simples et concrets. Mes crises sont apparues avec un accident ? Un bruit ressemblant à un freinage peut me provoquer une crise. J’ai mal au ventre ou une sensation de gorge serrée à cause d’une allergie ? Mon cerveau va déclencher une crise d’angoisse. En s’observant et se décentrant, on coupe l’équation déclencheur-émotion-pensées parasites. A force de séances et de pratique, on réussit à déconstruire la crise d’angoisse et à éduquer notre cerveau pour qu’il cesse totalement son fonctionnement actuel.

Ces 4 types de suivi ont pour objectif de créer un cercle vertueux : en voyant que l’on gère mieux la crise, sans chercher en premier lieu à la faire disparaitre ou à savoir quand elle arrivera, la peur de l’attaque panique s’atténue. Comme la peur diminue, la possibilité d’une nouvelle crise disparait progressivement aussi. Et donc à la fin les crises disparaissent totalement car nous n’avons plus aucune peur d’elles.

Si vous souffrez de crises d’angoisse, il est important de vous rapprocher d’un thérapeute. Avec le suivi adéquat, les personnes atteintes de crises d’angoisse peuvent apprendre à gérer leurs symptômes, et à les faire disparaitre totalement ! Cela demande une discipline, de la patience, et une régularité des séances et du travail sur soi. Mais vous pouvez le faire !


Et vous avez-vous déjà eu des crises d’angoisse ? Comment faites-vous pour les gérer ? Parlons-en en commentaire !

Si vous avez envie d’apprendre à vous débarrasser de vos crises d’angoisses, n’hésitez pas à me contacter pour que nous convenions d’un rendez-vous !

Commentaires

  1. Bonjour, ma fille de 17 ans semble faire des crises d’angoisse mais refuse de consulter un thérapeute car elle soutient que cela ne servait à rien (elle a été suivie durant 4 mois par une psychothérapeute une fois par semaine) je ne veux pas non plus la braquer. J’ai l’impression que c’est une des séances qui l’a contrariée. Auriez-vous des conseils applicables à une adolescente qui refuse les techniques de « relaxation » ? Elle a un problème de phobie scolaire. Merci

    1. Bonjour Nathalie. Je vous remercie pour votre message.

      La psychothérapie est quelque chose de très personnel et intime, et une mauvaise expérience avec un praticien peut nous braquer, et nous pousser à refuser d’en voir un de nouveau. Parfois on peut éprouver de la colère ou de la culpabilité face à l’échec d’un suivi thérapeutique. Ce n’est pourtant pas de notre faute ! Chacun est différent et des techniques qui marchent chez des personnes peuvent échouer chez d’autres. On peut aussi simplement ne pas être ouvert à la thérapie pendant une période de notre vie : chaque chose en son temps, il faut savoir s’écouter !

      Si votre fille refuse un suivi pour le moment je pense que l’idéal est de ne pas la forcer. Si la relaxation ne lui plait pas, peut-être qu’une démarche plus active comme les TCC pourrait lui convenir ? Vous pouvez lui conseiller de lire des articles ou de regarder des vidéos sur les TCC : pour résumer basiquement, il s’agit de reprogrammer soi-même son cerveau en comprenant son fonctionnement. Une crise d’angoisse est liée à un processus négatif que répète notre psyché. En écrivant un journal de sa journée axé sur nos pensées, nos sensations physiques et nos émotions, on peut réussir à isoler les déclencheurs des crises d’angoisse grâce à l’aide d’un praticien qui n’est là que pour nous guider. Ainsi elle sera la dirigeante de sa propre démarche de soin. Si un jour elle a envie d’essayer une séance en ligne (cet aspect pouvant aider certaines personnes à sauter le pas) je serais heureux de la suivre ! En effet il m’est malheureusement impossible de vous donner plus de conseils hors du cadre thérapeutique.

      Si jamais vous avez d’autres questions, ou souhaitez que nous en discutions de vive voix, n’hésitez surtout pas à me contacter.

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