La psychanalyse et le coaching sont deux approches souvent opposées par ceux qui les pratiquent. En effet, on voit souvent un certain mépris des psychanalystes et psychologues envers le coaching. Et à l’inverse nombre de coachs se refusent à se considérer comme thérapeutes. Or les reproches faits par les psychanalystes envers les coachs concernant leur manque de scienticité et d’encadrement légal ne peut-il pas aussi leur être imputé ? De même, comment des coachs dont le but est de changer le comportement des individus et traiter des défauts (paresse, anxiété, procrastination, manque d’organisation), peuvent-ils refuser l’évidence : ils cherchent à traiter des symptômes, et sont en ceci des thérapeutes sans oser l’affirmer clairement.

En réalité ces deux postures me semblent complémentaires : elles peuvent être utilisées conjointement pour aider les personnes à atteindre leurs objectifs et à résoudre leurs problèmes émotionnels. Les deux approches permettent d’offrir un accompagnement plus complet et efficace une fois réunies.

Photo d'une thérapeute faisant de la psychanalyse et du coaching avec un couple

Alors, la psychanalyse et le coaching sont-ils deux faces de la même pièce ? Voyons cela !

La psychanalyse : une voie de l’inaction ?

La psychanalyse se concentre sur l’exploration de l’inconscient et l’identification des schémas de pensée et de comportement qui peuvent causer des problèmes émotionnels. Les analysants travaillent avec un psychanalyste pour comprendre les racines de leurs problèmes et les processus mentaux qui les influencent. Le but de la psychanalyse est de favoriser l’autoréflexion et la compréhension de soi.

Le problème de beaucoup d’écoles psychanalytiques, c’est qu’elles prônent une sorte de détachement : d’abord sous la forme d’une attention flottante et d’une absence totale de directivité dans la séance. L’idée est ici de permettre le déploiement des contenus inconscients au sein du discours de l’analysant, sans que l’analyste ne le perturbe. La thérapie peut néanmoins devenir, de façon caricaturale, un monologue. Ensuite, la psychanalyse prône la Règle d’abstinence : elle vise à empêcher en quelque sorte l’agir de l’analysant, que ce soit pendant les séances ou en dehors de celles-ci. De peur que les contenus inconscients ne soient pas dits mais déchargés pulsionnellement dans l’action, les décisions importantes doivent être prises conjointement avec l’analyste. Là encore cette règle peut conduire à un reniement de la neutralité intrinsèque à toute cure : le praticien se doit de refuser d’être le maître à penser, ou le maître des pensées, or, par la durée longue des séances, et la nécessité de chercher l’abstinence, on peut tomber dans une relation de dépendance à la cure.

De plus chez certaines personnes, la psychanalyse sous cette forme caricaturale n’a pas de répercussion profonde et concrète sur la vie de la personne. Certaines personnes ne voient pas nécessairement leur état s’améliorer après avoir isolé l’origine fantasmée ou traumatique de leurs problèmes.

Le coaching : du management sans intériorité ?

Le coaching se concentre généralement sur l’identification des objectifs de vie à court, moyen et long terme, et sur l’élaboration d’un plan d’action pour les atteindre. Le coaching est souvent utilisé pour aider les personnes à améliorer leur performance dans des domaines spécifiques, tels que le travail, le sport ou les relations personnelles. Les coachs fournissent un soutien émotionnel et une motivation pour aider leurs clients à atteindre leurs objectifs ; le problème de cette pratique est parfois son aspect ambivalent. En effet le coach traite des symptômes mais n’a généralement pas vocation à en découvrir l’origine. Pourtant, son travail est éminemment psychologique, ce qui lui donne une posture à mi-chemin entre le thérapeute et l’entraineur. Pourtant, si l’on veut qu’un suivi soit efficace et qu’un changement soit durable, il est souvent nécessaire de comprendre les processus à l’origine des comportements inadaptés.

Là encore on pourrait reprocher à beaucoup de coachs l’utilisation de techniques pseudo-scientifiques, techniques pouvant permettre l’assujétissement de leurs clients par un culte de la personnalité. Or une démarche thérapeutique nécessite un retrait partiel du praticien : celui-ci n’est jamais le véritable soignant. Tout au mieux est-il un aidant, qui permet à l’individu de se trouver lui-même.

Psychanalyse et coaching : conjonction des deux démarches dans une approche globale

Dans Pour en finir avec le coaching, on nous présente trois formes de coaching :

  1. Le coaching technique, qui se concentre sur le savoir faire : son objectif est concret, et managérial. Il s’agit d’aider la personne à atteindre ses objectifs par l’amélioration des compétences.
  2. Le coaching personnel, qui se focalise sur le savoir être : le but est de permettre la mise en place d’un suivi de développement personnel, et l’objectif est de permettre à la personne de mieux se connaître, se comprendre et se vivre.
  3. Le coaching psychanalytique enfin est la conjonction des démarches de l’analyse et du coaching : la dimension d’accompagnement vise alors à la recherche des désirs et raisons inconscientes des agirs de la personne.

Si l’on devait faire schématiser les deux approches que sont la psychanalyse et le coaching, nous pourrions dire que tandis que la psychanalyse est du domaine de l’Individualité, le coaching est du domaine de la Personnalité : la psychanalyse s’intéresse à l’intériorité, aux comportements et pensées nescientes, aux contenus symboliques, aux idéaux et idoles. Le coaching quant à lui s’attèle au déploiement de techniques visant à maximiser les performances, par une attention sur les comportements, l’image et la communication. Or, on constate que dans certains cas, une psychanalyse trop extrême devient un long monologue stérile étalé sur plusieurs années et qui empêche le progrès tangible, tandis qu’un coaching non-réfléchi se meut en un outil managérial ne visant que des augmentations de performances temporaires. Les biais par lesquels péchent ces deux techniques peuvent se voir résolus par leur conjonction, conjonction périlleuse puisqu’elle nécessite un cadre sain et clair : pour ne pas devenir un gourou, le praticien doit à la fois permettre à la personne de mieux se connaître et se comprendre par l’analyse, et à s’imposer par le coaching.

Le praticien ne dit jamais quoi faire, mais donne des pistes pour que la personne trouve par elle-même ce qu’elle veut, comment l’obtenir, et enfin qu’elle ait la volonté d’appliquer son plan. Le praticien est un support permettant à l’analysant de se soigner lui-même et de trouver en lui seul ses propres forces.


Quel est votre avis à ce sujet ? Doit-on séparer ces deux techniques ou doit-on les unir ? Parlons-en en commentaire !

Si vous voulez apprendre à mieux vous connaître et mettre en place des techniques pour atteindre vos objectifs de vie, n’hésitez plus ! Prenez rendez-vous dès aujourd’hui !

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